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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/510

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424 APPENDICE ter, mais qu’ils Paccoullument en telle forte qu’ils fe contentent, foit en la prefence, foit en l’abfence. Et cecy a elle diét par Heliode : Si ohaffes meurs à femme veux apprendre, Il te faudra. une pucelle prendre. ' Car les diflimilitudes des meurs ernpefchent l’amitié. Quant ell des accoullremens, ainli que deux perfonnes hautaines & fuperbes de courage, pareillement deux glorieux pour leurs corps ne fe doiuent hanter enfemble : au relte, le mary & la femme, trop exceliîfs en habits, femblent aux ioueurs de farces fus vn efchafault. Au regard des polleflions & des biens, Phomme, d’autant qu’il ell le plus excellent & le plus necelïaire 8:. le meilleur, ell celuy qui doit auoir fuperintendence fur eux, & pour ce, il fault duire les efclaues à toute vertu. · Et d’iceux y a deux efpeces, celuy qui prend loing des affaires, & celuy qui trauaille du corps. Et pour ce que nous voyons que les fciences rendent les ieunes gens d’autre qualité, il ell necelïaire d’entretenir ceux qui ont eue enfeignez,,& aufquels il faut donner charges honnelles. Le deuoir du mailtre enuers les feruiteurs foit ne leur permettre d’ellre outrageux, 8; ne leur donner trop grand licence, & monllrer plus de faueur à ceux qui font les mieux apprins, &. aux manœuures donner force viures. Et puis que le vin rend, melmes aufli ceux qui font bien nays, ' enclins à faire tort, 8: en plulieurs nations, mefmes ceux qui font nays libres Pabltiennent de vin, il ell certain qu’il ne leur en faut donner, ou bien peu. ‘ · · Et pour ce qu’il y a trois poinëts en leur efgard, l’œuure, le challiement & la nourriture, ne les punir 8L ne les faire trauailler, & les bien nourrir, les rend luperbes & outrecuidez; mais les · mettre au labeur & au chaftiement, & les laisser mourir de faim, ·c’elt bien leur faire tort, & les mettre à une impollibilité. Il relie donc de les faire trauailler & bien traiéter, veu qu’0n ne peut commander à ceux qui n’attendent aucun loyer; & le loyer du ferf, c’elt la nourriture. Et comme de toutes autres perfonnes, quand on ne faiét aux plus gens de bien le plus de bien, & que la recompenfe ne fuit pas les rnerites, on les rend pires, ainli ell il des feruiteurs; & pour ce, il y fault auoir efgard & leur departir & relafcher vne chacune . chofe, felon qu’ils le meritent, c’ell à fçauoir la nourriture, les vellemens, le loylir, & challiement, enfuyuans tant de parolle comme d’eü`eét, Pexperience des medecins en la compolition de