la tête, si on ne pourvoit à détourner cette tempête.
Mais en cela il y a deux difficultés : l’une par qui sera fait ce règlement et qui en a le pouvoir ; l’autre comment le pourra-t-on mettre en œuvre et exécuter ce qui sera ordonné. Quant au premier, pour le dire en un mot, je crois que votre compagnie doit arrêter la réformation, sinon pour le regard de certains points qui sont bien peu ; car d’attendre que les évêques le fassent par un concile provincial, c’est attendre par aventure le remède du lieu dont vient le mal, et il faut tenir pour dit qu’ils ne le feront point. Et de ma part je les excuse aucunement, car maintenant que des ecclésiastiques les uns sont tous les jours au danger de leurs vies, les autres voient leur fait en un merveilleux trouble, ce n’est pas bien la saison qu’ils prennent le loisir de penser à une exacte réformation. De faire un colloque de théologiens il ne succéda jamais bien en Allemagne à l’Empereur et ce n’est qu’irriter les parties l’une contre l’autre, même que chacun soutient son règne avec passion. Ainsi il faut que ce soit votre assemblée, si on délibère de le faire jamais, ou pour le moins si on a envie d’en tirer quelque fruit assez à temps devant la ruine. Et donc les laïcs feront-ils des lois sur l’Église et jugeront-ils de la doctrine ? Première-