en échange des sacrifices qu’ils consentent pour sauver les finances. Le Clergé, lui, est occupé aux vaines discussions théologico-ergoteuses du colloque de Poissy, car on s’est avisé, après une séance générale à Saint-Germain (27 août), pour essayer de rapprocher momentanément les adversaires religieux, de rassembler dans une réunion théologique des prélats catholiques et des pasteurs protestants. Dans ce synode, on discute pendant tout le mois de septembre ; on ergote de plus en plus âprement, à mesure que disparait l’espoir de voir l’Église catholique se réformer elle-même pour se rapprocher de ses ennemis.
On s’étonne maintenant d’une confiance si naïve ; mais il ne faut pas oublier que le dogme catholique n’était pas fixé alors comme il l’a été depuis. Le concile de Trente, qui devait le formuler, convoqué en décembre 1545, subit tant d’interruptions et d’arrêts, qu’en 1561 les mesures qu’on attendait de lui n’avaient pas encore été prises. Dans ces conjonctures, tous se croyaient permis de chercher les moyens de calmer les troubles et chacun en proposait. Naturellement le colloque de Poissy n’avait abouti à aucune solution doctrinale et l’entente avait été si mal établie que parfois les réformés se gourmèrent entre eux aussi vivement