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la bataille des trente

cette excellente occasion de dérouiller leurs lances, tous s’écrient avec entrain :

— Oui, oui, nous irons gaîment détruire Bembro et ses soudards. Ce n’est pas de nous qu’il tirera des rançons ! Nous sommes vaillants, hardis, agiles, opiniâtres. Les Anglais périront sous nos coups. (Laisse 10, Crapelet, p. 17).

Il s’agit d’élire les combattants ; tous veulent en être ; pourtant, outre le chef il n’en faut que vingt-neuf. Avec l’avis de ses principaux compagnons, Beaumanoir choisit d’abord neuf chevaliers, puis vingt écuyers, tous des meilleures familles de Bretagne. Voici la liste complète de ces trente champions[1].

 
Les Trente Bretons.

Le capitaine.

1. Jehan de Beaumanoir.

Les chevaliers

2. Tyntyniac [Jehan de][2],
3. Guy de Rochefort,
4. Charuel [Even],
5. Robin Raguenel de St-Yon[3],
6. Caro de Bodégat,
7. Guillaume de la Marche,
8. Ollivier Arrel,
9. Jehan Rousselet,
10. Geffray du Boys[4],

  1. Dans cette liste nous suivons pour l’orthographe des noms propres, la version du ms. Didot, beaucoup plus correcte que celle du ms Bigot. Nous rangeons aussi ces noms dans l’ordre donné par le ms. Didot, ordre qui est d’ailleurs, à peu de chose près, le même que dans l’autre manuscrit.
  2. Le prénom de Tinténiac n’est pas donné dans le poème de la Bataille des Trente, mais il est fourni par d’autres documents contemporains. Même remarque pour Charuel.
  3. Le texte du ms. Bigot désigne ainsi ce chevalier : « Et Robin Raguenel en nom de
    Saint-Yon. » La plupart des auteurs veulent voir là deux chevaliers, mais évidemment il n’y en a qu’un, Robin Raguenel, distingué des autres Raguenel (famille nombreuse) par le surnom de Saint-Yvon, apparemment un nom de fief. Le ms. Didot porte : « Et Robin Ragueunel ou nom de Saint-Symon. » D’après cette variante, le surnom aurait été différent, mais il n’y a jamais là qu’un seul chevalier avec un surnom, et non deux chevaliers distincts l’un de l’autre. Il n’y avait donc en réalité que trente combattants, en dépit de la plaisanterie mal fondée que certains érudits répètent volontiers : « Le Combat des Trente, ainsi nommé parce qu’ils étaient trente et un. »
  4. Les chevaliers sont dénommés dans la laisse 11, édit. Crapelet, p. 17 ; — les écuyers dans les laisses 12, 13, 11, Crapelet, p. 18, 19.