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Page:La Brière - Champollion inconnu.djvu/100

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Je coule des jours pleins de charmes,
Mes plaisirs sont délicieux,
D’Apollon j’emprunte les armes ;
Et quand, sur ces monts sourcilleux
Les frimas ont fixé ma vue,
Pénétré de l’immensité
Je sens que mon âme est émue,
J’adore la divinité.

Armé d’un hameçon perfide
Ou d’un plomb rapide et léger
Je trompe le poisson avide,
Ou j’atteins l’habitant de l’air.
Dans un bois frais et tranquille
Je me plais souvent à rêver,
Loin du tumulte de la ville ;
J’aime toujours à l’oublier !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le fracas des cités pour plusieurs a des charmes ;

D’autres aiment les camps, toujours remplis d’alarmes.
Un autre chérira du Dieu Mars les travaux.
Le sage vient ici voir les riants coteaux.
Les campagnes en fleurs sont mes seules délices ;
Et je fais au Dieu Pan de fréquents sacrifices.
Les nymphes des ruisseaux et les nymphes des bois
Par cent bienfaits divers justifieront mon choix.
Quand le midi brûlant dessèche la prairie,
Sans craindre Syrius ni toute sa furie,
Sous un ombrage frais, Homère dans les mains,
Je lis les faits guerriers des Grecs et des Troyens.
Ou bien, lorsqu’à mes pieds un clair ruisseau murmure
Buffon ouvre à mes yeux le sein de la nature !