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Fais ce que tu m’as dit sur cette inscription arabe : puisque l’on ne peut trouver de sens suivi, c’est une ancienne écriture arabe : car ils en ont changé souvent…

Je suis dans une joie inexprimable. Je portais ma grammaire Arabe chez M. David. En classe, je la sortis par hazard, et un externe me demanda ce que c’était. Je la lui montrai. Il me dit qu’il en avait une chez lui ainsi que beaucoup d’autres livres grecs et arabes : il m’en apporta un avant hier, et juge de ma joie quand je lus, en titre, Thomæ Experisi rudimenta Linguæ Arabicæ. Il me le prête tant que je voudrai, et je suis bien content. Il m’apporta aussi Sophocle, Euripide et Eschyle en un volume. C’est une superbe édition. J’ai vu au commencement l’enseigne de Robert Estienne : noli altum sapere. Je te les montrerai tous deux. Il m’apportera ce soir l’Alcoran, avec des notes !


L’écolier consacre encore plus de temps à l’hébreu. Il a plus facilement les documents et les livres spéciaux, la Bible originale surtout.


Je trouve la grammaire que tu as eu la bonté de me donner claire, nette et concise : on ne saurait mieux mettre à la portée des enfants une langue que jusqu’ici l’on a regardée comme la plus difficile et la plus obscure du monde parce que des ignorants s’étaient plu à en augmenter les difficultés apparentes par des suppléments qui loin de l’éclairer comme ils le croyaient la rendaient obscure et presque incompréhensible. Et ils rebutaient par la difficulté de la lecture et par ce