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alphabet basé sur un monument très connu, j’ai trouvé un sens clair, analogue à la circonstance et dans un style convenable… Et je n’en suis pas plus avancé pour cela ! Je ne puis aller plus loin ! Des groupes m’arrêtent. Je les ai étudiés, médités des journées entières… et je n’ai rien compris !

Mais Champollion a la foi : les désillusions, les achoppements ne découragent pas l’étudiant en fièvre, il travaillera plus et mieux. Pour commencer, il se plonge dans l’étude des langues actuellement parlées au bord du Nil, le copte et l’éthiopien, ce sont sûrement les filles plus ou moins dégénérées de l’ancienne langue, peut-être ramèneront-elles à leur mère disparue le patient investigateur.


J’ai sué sang et eau à débrouiller l’éthiopien et j’y suis parvenu. J’ai étudié ses rapports avec l’hébreu et avec l’arabe et je suis à même de le traduire avec beaucoup d’aisance…

Je te prie de m’envoyer le dictionnaire éthiopien de Ludolph. Je ne doute point que je n’y trouve beaucoup de mots copto-égyptiens…

Mon copte va toujours son train et j’y trouve vraiment de grandes jouissances car tu dois bien penser que ce n’en est pas une petite que de parler la langue de mes chers Aménophis, Sethosis, Ramesès, Thoutmosis !…