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plus grave et de plus futile, de plus triste et de plus gai. À côté d’un fragment soit d’acte du règne de Ramsès le Grand, soit d’un rituel contenant les louanges de Ramsès Miamoun ou de tout autre grand pasteur des peuples, j’ai trouvé un débris de caricature Égyptienne représentant un chat qui garde des canards, la houlette à la main, ou un cynocéphale qui joue de la double flûte. Près des nom et prénom du belliqueux Mœris, un rat armé en guerre et décochant des flèches contre un combattant de sa force, ou bien un chat montant sur un char de bataille. Ici, un morceau de rituel funéraire, sur le dos duquel l’intérêt humain avait écrit un contrat de vente ; et là, des débris de peinture, d’une obscénité monstrueuse !…

L’égyptologue est donc souvent un poète en prose dans ses descriptions. Mais si le mot de poésie ne doit s’appliquer qu’à des œuvres versifiées, Champollion peut aussi réclamer sa petite place sur le Parnasse.

Ce n’est pas sans surprise que parmi ses lettres, adressées à son frère, parmi ces monuments qui attestent un si profond savoir, une attention si tenace aux matières les plus ardues, on trouve les productions toutes différentes d’un esprit enjoué, on rencontre des facéties et des vers !