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Page:La Brochure mensuelle - Année 1923 - Numéros 1 à 12B.djvu/233

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de même qu’il y a une échelle de mérite et de culpabilité, il doit y avoir une échelle de récompenses et de châtiments.

Ce principe posé, le magistrat qui pratiquera le mieux la justice, sera celui qui proportionnera le plus exactement la récompense au mérite et le châtiment à la culpabilité ; et le magistrat idéal, impeccable, parfait, sera celui qui fixera un rapport d’une rigueur mathématique entre l’acte et la sanction.

Je pense que cette règle élémentaire de Justice est acceptée par tous.

Eh bien ! Dieu, par le ciel et par l’enfer, méconnaît cette règle et la viole.

Quel que soit le mérite de l’homme, il est borné (comme l’homme lui-même) et, cependant, la sanction de récompense : le ciel est sans borne, ne serait-ce que par son caractère de perpétuité.

Quelle que soit la culpabilité de l’homme, elle est limitée (comme l’homme lui-même) et, pourtant, la sanction de châtiment : l’enfer est sans limite, ne serait-ce que par son caractère de perpétuité.

Il y a donc disproportion entre le mérite et la récompense, disproportion entre la faute et la punition ; disproportion partout. Donc, Dieu viole les règles fondamentales de l’équité.

Ma thèse est achevée ; il ne me reste plus qu’à récapituler et à conclure.

RÉCAPITULATION
Camarades,

Je vous avais promis une démonstration serrée, substantielle, décisive de l’inexistence de Dieu. Je crois pouvoir dire que j’ai tenu cette promesse.

Ne perdez pas de vue que je ne me suis pas proposé de vous apporter un système de l’Univers rendant inutile tout recours à l’hypothèse d’une Force supranaturelle, d’une Énergie ou d’une Puissance extramondiale, d’un Principe supérieur ou antérieur à l’Univers. J’ai eu la loyauté, comme je devais l’avoir, de vous dire qu’envisagé de la sorte, le problème ne comporte, dans l’état actuel des connaissances humaines, aucune solution définitive et que la seule attitude qui convienne à des esprits réfléchis et raisonnables, c’est l’expectative.

Le Dieu dont j’ai voulu établir, dont, je puis le dire maintenant, j’ai établi l’impossibilité, c’est le Dieu des religions, le Dieu Créateur, Gouverneur et Justicier, le Dieu infiniment sage, puissant, juste et bon, que les clergés