Page:La Brouette du vinaigrier Mercier Louis-Sébastien 1775.pdf/11

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J’ai apporté une petite bague pour Mademoiselle. On m’en avait fourni le diamant, beau, clair, net ; je viens de mettre cette bague à son doigt, elle a une fort jolie main, cette fille-là.

M. Jullefort.

Et sa tête, qu’en dites-vous ?

M. du Saphir.

Mais très-bien, en vérité… très-bien…

M. Jullefort.

Rien de trop cependant ; au reste, telle qu’elle est, je crois que j’en deviens amoureux de plus en plus, sur-tout lorsque vous me parlez de l’aisance du pere, cela m’attendrit… Il est donc, à coup sûr, d’une fortune solide, ce Monsieur Delomer ?… Vous n’avez aucun intérêt de me tromper, vous…

M. du Saphir.

Moi ! Monsieur, informez-vous plutôt à tout le monde… Il a des correspondances jusqu’au fond du Nord.

M. Jullefort.

Il est vrai que son nom sonne bien dans le monde. Allons, il faudra que je termine cette affaire… il fait un commerce immense, sa fille est son unique héritiere ; c’est une fille adorable ; il est bien décidé que je l’aime.

M. du Saphir.

Mais vous avez bien des sortes d’amour ; comment diable faites-vous donc ?