Page:La Brouette du vinaigrier Mercier Louis-Sébastien 1775.pdf/92

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M. Delomer.

Vous croyez donc que ma file y consentirait sans peine ? Vous l’aurait-il fait entrevoir ? Parlez : il faut que je sache tout.

Dominique pere.

Mais je crois, entre nous soit dit, que mon fils jeune, aimable, poli, assez bien tourné, doit lui revenir mieux que ce Monsieur Julle… ah ! pardonnez ; je ne l’ai pas nommé !

M. Delomer.

Encore un mot… votre fils vous a-t-il paru tout-à-l’heure avoir aussi fortement envie de l’épouser que lorsqu’il vous en a fait ce matin le premier aveu ?

Dominique pere.

Vous penseriez que du matin au soir mon fils serait capable… mais je vous dirais…

M. Delomer.

Dans de certaines circonstances il ne faut qu’une heure pour produire de grands changemens… je l’ai éprouvé.

Dominique pere.

J’aurais seulement voulu que vous l’eussiez écouté un instant avant que d’entrer : la moindre de ses expressions, quand il parle d’elle, vous aurait touché, & vous en aurait plus appris que tout ce que je pourrais vous dire.