Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 1.djvu/348

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par les choses qui semblent le devoir éteindre, par les caprices, par les rigueurs, par l’éloignement, par la jalousie. L’amitié au contraire a besoin de secours : elle périt faute de soins, de confiance et de complaisance.


6 (IV)


Il est plus ordinaire de voir un amour extrême qu’une parfaite amitié.


7 (IV)


L’amour et l’amitié s’excluent l’un l’autre.


8 (IV)


Celui qui a eu l’expérience d’un grand amour néglige l’amitié ; et celui qui est épuisé sur l’amitié n’a encore rien fait pour l’amour.


9 (IV)


L’amour commence par l’amour ; et l’on ne saurait passer de la plus forte amitié qu’à un amour faible.


I0 (IV)


Rien ne ressemble mieux à une vive amitié, que ces liaisons que l’intérêt de notre amour nous fait cultiver.


II (IV)


L’on n’aime bien qu’une seule fois : c’est la première ; les amours qui suivent sont moins involontaires.


I2 (IV)


L’amour qui naît subitement est le plus long à guérir.


I3 (IV)