Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/176

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est vrai qu’il n’en manque pas, la présomption est qu’il l’a excellent.

87 (V)

Ne songer qu’à soi et au présent, source d’erreur dans la politique.

88 (IV)

Le plus grand malheur, après celui d’être convaincu d’un crime, est souvent d’avoir eu à s’en justifier. Tels arrêts nous déchargent et nous renvoient absous, qui sont infirmés par la voix du peuple.

89 (I)

Un homme est fidèle à de certaines pratiques de religion, on le voit s’en acquitter avec exactitude : personne ne le loue ni ne le désapprouve ; on n’y pense pas. Tel autre y revient après les avoir négligées dix années entières : on se récrie, on l’exalte ; cela est libre : moi, je le blâme d’un si long oubli de ses devoirs, et je le trouve heureux d’y être rentré.

90 (IV)

Le flatteur n’a pas assez bonne opinion de soi ni des autres.

9I (IV)

Tels sont oubliés dans la distribution des grâces, et font dire d’eux : Pourquoi les oublier ? qui, si l’on s’en était souvenu, auraient fait dire : Pourquoi s’en souvenir ? D’où vient cette contrariété ? Est-ce du caractère de ces personnes, ou de l’incertitude de nos jugements, ou même de tous les deux ?

92 (VI)

L’on dit communément : « Après un tel, qui sera chancelier ? qui sera primat des Gaules ? qui