Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/204

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abondante de mots et de paroles qui puisse s’imaginer : ils plient sous le faix ; leur mémoire en est accablée, pendant que leur esprit demeure vide.

Un bourgeois aime les bâtiments ; il se fait bâtir un hôtel si beau, si riche et si orné, qu’il est inhabitable. Le maître, honteux de s’y loger, ne pouvant peut-être se résoudre à le louer à un prince ou à un homme d’affaires, se retire au galetas, où il achève sa vie, pendant que l’enfilade et les planchers de rapport sont en proie aux Anglais et aux Allemands qui voyagent, et qui viennent là du Palais-Royal, du palais L… G… et du Luxembourg. On heurte sans fin à cette porte ; tous demandent à voir la maison, et personne à voir Monsieur.

On en sait d’autres qui ont des filles devant leurs