Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/276

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Pourquoi n’est-il pas établi de faire publiquement le panégyrique d’un homme qui a excellé pendant sa vie dans la bonté, dans l’équité, dans la douceur, dans la fidélité, dans la piété ? Ce qu’on appelle une oraison funèbre n’est aujourd’hui bien reçue du plus grand nombre des auditeurs, qu’à mesure qu’elle s’éloigne davantage du discours chrétien, ou si vous l’aimez mieux ainsi, qu’elle approche de plus près d’un éloge profane.

2I (I)

L’orateur cherche par ses discours un évêché ; l’apôtre fait des conversions : il mérite de trouver ce que l’autre cherche.

22 (I) L’on voit des clercs revenir de quelques provinces où ils n’ont pas fait un long séjour, vains des conversions qu’ils ont trouvées toutes faites, comme de celles qu’ils n’ont pu faire, se comparer déjà aux Vincents et aux Xaviers, et se croire des hommes apostoliques : de si grands travaux et de si heureuses missions ne seraient pas à leur gré payés d’une abbaye.

23 (VII)

Tel tout d’un coup, et sans y avoir pensé la veille, prend du papier, une plume, dit en soi-