Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/40

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4 (VII)

Il n’y a point de patrie dans le despotique ; d’autres choses y suppléent : l’intérêt, la gloire, le service du prince.

5 (IV)

Quand on veut changer et innover dans une république, c’est moins les choses que le temps que l’on considère. Il y a des conjonctures où l’on sent bien qu’on ne saurait trop attenter contre le peuple ; et il y en a d’autres où il est clair qu’on ne peut trop le ménager. Vous pouvez aujourd’hui ôter à cette ville ses franchises, ses droits, ses privilèges ; mais demain ne songez pas même à réformer ses enseignes.

6 (IV)

Quand le peuple est en mouvement, on ne comprend pas par où le calme peut y rentrer ; et quand il est paisible, on ne voit pas par où le calme peut en sortir.

7 (IV)

Il y a de certains maux dans la république qui y sont soufferts, parce qu’ils préviennent ou empêchent de plus grands maux. Il y a d’autres maux qui sont tels seulement par leur établissement, et qui, étant dans leur origine un abus ou un mauvais usage, sont moins pernicieux dans leurs suites et dans la pratique qu’une loi plus juste ou une coutume