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Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/48

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portes de Vienne. Il frappe des mains, et il tressaille sur cet événement, dont il ne doute plus. La triple alliance chez lui est un Cerbère, et les ennemis autant de monstres à assommer. Il ne parle que de lauriers, que de palmes, que de triomphes et que de trophées. Il dit dans le discours familier : Notre auguste Héros, notre grand Potentat, notre invincible Monarque. Réduisez-le, si vous pouvez, à dire simplement : Le Roi a beaucoup d’ennemis, ils sont puissants, ils sont unis, ils sont aigris : il les a vaincus, j’espère toujours qu’il les pourra vaincre. Ce style, trop ferme et trop décisif pour Démophile, n’est pour Basilide ni assez pompeux ni assez exagéré ; il a bien d’autres expressions en tête : il travaille aux inscriptions des arcs et des pyramides qui doivent orner la ville capitale un jour d’entrée ; et dès qu’il entend dire que les armées sont en présence, ou qu’une place est investie, il fait déplier sa robe et la mettre à l’air, afin qu’elle soit toute prête pour la cérémonie de la cathédrale.

I2 (IV)

Il faut que le capital d’une affaire qui assemble dans une ville les plénipotentiaires ou les agents des couronnes et des républiques, soit d’une longue et extraordinaire discussion, si elle leur coûte plus