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août 1887, jour de l’entrée triomphale du jeune Prince à Sofia, jusqu’au 18 mai 1894 ; on peut dire qu’elles ont constitué, pour lui comme pour son peuple, une période d’apprentissage politique et d’épreuve, d’où tous deux sont sortis à leur honneur, avec la conscience d’être désormais indissolublement unis et d’avoir conquis l’estime de l’Europe.

Ce jeune Prince, qu’apportait-il à son peuple ? Ce peuple, qu’attendait-il de lui ?

Il apportait sa noble origine, sa descendance d’une des plus illustres familles de l’Europe, et aussi sa personnalité encore neuve, sa jeunesse, son esprit d’une culture raffinée et le désir passionné de rendre heureux les Bulgares qui venaient de l’appeler à les gouverner. La nation qui venait de renaître trouvait en lui le modèle à suivre, celui qu’elle n’avait qu’à imiter pour faire disparaître les dernières traces honteuses du passé. C’était déjà beaucoup, mais ce n’était pas tout. Les espérances du peuple bulgare allaient plus loin encore. Après s’être épanouies, sous le regretté prédécesseur du prince Ferdinand, avec une luxuriance magnifique, elles avaient été brusquement fauchées, et l’existence même de la jeune Bulgarie indépendante avait paru, un moment, compromise. Comment