Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/109

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introduction, § xi.

point scrupule de violer à la fois la grammaire et l’usage. Quant à latz, 173, qui est au cas régime, on peut, quoique ce mot soit ordinairement invariable, admettre que l’auteur lui a donné la forme normale du cas régime.

Il n’y a guère moyen de faire usage des rimes pour restituer la langue de Guillem, car on y trouve, comme on le verra plus loin, des formes appartenant à des dialectes très divers. Toutes les formes lui sont bonnes pourvu qu’elles lui fournissent la rime cherchée.

Élision. — Chez G. de Tudèle, comme chez plusieurs poètes de son temps ou postérieurs[1], l’élision de la voyelle atone finale sur une voyelle initiale suivante est facultative. Voici un certain nombre de cas où elle n’a pas lieu :

coment la eretgia, 31[2] ;
una abaya ot[3], 58 ;
del comte en avant, 84 ;
ab mot ciri ardant, 95 ;
e trametre en Fransa, 127 ;
Ni mange en toalha, 132 ;
e nom mete en plah, 174 ;
merceia e somon, 195 ;
pali o sisclato, 213 ;
lo papa i trames, 243 ;
Bes volgra acordar, 248 ;
Senhor aicesta osts, 256 ;
Per l’aiga ab navili, 296 ;
Autra ost de crozatz, 300.

  1. Voy. Flamenca, préface, p. xxxvi.
  2. Ce cas, où l’hiatus est produit par un monosyllabe, est très fréquent.
  3. Ou una abaya ot ; il faut qu’il y ait dans cet hémistiche un cas d’élision et un cas d’hiatus.