mencé jusqu’à son achèvement il ne mit en autre chose son entente, à peine même dormit-il. Le livre fut bien fait et composé de beaux mots ; et si vous le voulez entendre, les grands et les petits vous y pourrez[1] beaucoup apprendre de sens et de beaux dires, [251 car celui qui l’a fait en a le ventre tout farci, et quiconque ne le connaît pas et n’en a fait l’épreuve ne pourrait se l’imaginer.
Seigneurs, cette chanson est faite dans la même manière que celle d’Antioche et selon la même me-
- ↑ Je traduis conformément à la variante.
d’importantes variantes ; je souligne tout ce qui est propre au fragment : « ... fut élevé en Navarre, à Tudèle. Puis il vint à « Montauban, selon ce que dit l’histoire : il y resta onze ans ; au douzième il en sortit. Pour la destruction . . . . . . . . . en terres étrangères, tristes et marris ; à cause de cela il en sortit (de Montauban) comme vous avez ouï. Il vint au comte Baudouin (que Jésus garde et guide !) à Bruniquel* ; et celui-ci l’accueillit avec grande joie. Puis le comte le fit, sans opposition aucune, chanoine du bourg Saint-Antonin**, car il l’avait établi [là] avec maître Técin . . . . *** et Geoffroi de Poitiers qu’il n’oublie pas. Alors il fit ce livre et l’écrivit lui même . . . . » Je ne sais qui était maître Técin ; quant à Geoffroi de Poitiers, il reparaîtra plus loin comme gouverneur du fils de Raimon VI (v. 880). Nous savons d’ailleurs qu’il assista en 1208 comme témoin à une donation faite par le comte Raimon à l’ordre de Grammont (Teulet, Layettes du Trésor des chartes, no 864).
* Ch. l. de c. de l’arr. de Montauban,
** Ch. l. de c. de l’arr. de Montauban.
*** Je ne traduis pas que fort o enantit sorte de parenthèse qui peut s’entendre de différentes façons, mais qui n’est en tout cas qu’un remplissage.