dont je n’ai pas appris les noms, [840] et le vicomte de Saintonge[1] et Rogier d’Andelis[2], et Rogier de l’Issart[3], et Hugues de Laci[4]. Si j’eusse été avec eux, et les eusse connus et vus, et eusse parcouru avec eux les pays qu’ils ont conquis, plus riche en serait le livre, je vous en jure ma foi, [845] et meilleure la chanson.
Quand le comte de Montfort, qu’on appelle Simon, se fut établi à Carcassonne, il appela ses compagnons : Guillaume de Contre, que Dieu bénisse ! il l’envoie en Biterrois, car il n’y avait prudhomme [850] qui mieux sût garder ni château, ni donjon, ni riche cité, ni ses alentours. Certes, si le Portugal et le royaume de Léon étaient en sa garde et en son obéissance, ils seraient gouvernés, si Jésus-Christ me vient en aide, [855] mieux qu’ils le sont par ces fous et ces insensés qui
- ↑ El vescoms Centonges. Comme on ne connaît aucun vicomte de Saintonge, il faut supposer que le texte est altéré. Je présume que la leçon originale était E lo vescoms de Donges, personnage qui paraît au v. 1972 ; voy. à cet endroit la note de la traduction.
- ↑ Probablement le chevalier de ce nom, que Jean sans Terre nomma châtelain de Lavardin (Duffus Hardy, Rotuli chartarum, 103 b), et de qui nous avons une ou deux chansons ; voy. Hist. littér. XXIII, 754.
- ↑ Sans doute les Essarts, arr. d’Évreux, cant. de Damville. En 1203 R. des Essarts reçut de Ph. Aug. la confirmation de certains biens (Delisle, Catal. des actes de Ph. Aug., n° 766).
- ↑ Personnage assez fréquemment cité dans l’une et l’autre partie du poème, et qu’il paraît difficile d’identifier avec l’anglais ou normand « Hugo de Lasci » qui vivait au même temps (voy. les Rotuli litterarum patentium et les Rotuli litterarum clausarum, aux tables). En juin 1214 « Hugo de Lascin (?), dominus Castrinovi et Lauriacensis (l. Lauriaci ?) » fit une donation à l’abbaye de Prouille (Doat, XCVIII, 53 ; Molinier, Catalogue, n° 84).
