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[1210]
croisade contre les albigeois.

l’Italie, ayant grand peur d’y attraper maladie[1]. En France, à Paris, ils séjournèrent un jour[2]. [1000] Là ils trouvèrent le roi qui se montra malveillant[3]. Le comte s’en est retourné, et avec sa compagnie il entra à Toulouse, comme il avait coutume de faire. Les bourgeois de la ville eurent grande joie ce jour-là. Puis un rendez-vous fut pris cette fois [1005] avec le comte de Montfort auprès d’une abbaye ; l’abbé de Cîteaux y fut et d’autres clercs. Je crus qu’ils y avaient fait paix et accord définitif, que de leur vie ils ne se feraient plus la guerre ; ils s’aimaient tellement qu’ils mettaient leur confiance les uns dans les autres. [1010] Certes, de mille ans je n’aurais pas imaginé que l’abbé dût entrer à Toulouse, si on me l’avait assuré. Ils lui livrèrent le château Narbonnais. Lui et l’évêque Folquet en eurent la seigneurie et en furent les maîtres[4].

XLV.

[1015] À Toulouse entra l’abbé de Cîteaux. Tous,

    de Vaux-Cernay n’est cependant pas à rejeter, en ce qu’il peut nous avoir conservé l’impression première manifestée par le souverain pontife. Toutefois les lettres ci-dessus indiquées sont pour l’entrevue dont il est ici question la source la plus utile, en ce qu’elles précisent les demandes du comte et les réponses du pape.

  1. Les fièvres.
  2. Selon P. de V.-C. (début du ch. XXXIV) le comte de Toulouse, en quittant Rome et avant sa seconde visite à Philippe-Auguste, se serait rendu auprès de l’empereur Othon.
  3. « Rex autem, utpote vir discretus et providus, despexit eum quia contemptibilis erat valde. » P. de V.-C. en. XXXIV.
  4. Il n’est question dans aucune autre source de cette entrevue du comte de Toulouse avec Simon de Montfort, non plus que de la cession aux croisés du château Narbonnais ; cf. Vaissète, III, 193.