l’Italie, ayant grand peur d’y attraper maladie[1]. En France, à Paris, ils séjournèrent un jour[2]. [1000] Là ils trouvèrent le roi qui se montra malveillant[3]. Le comte s’en est retourné, et avec sa compagnie il entra à Toulouse, comme il avait coutume de faire. Les bourgeois de la ville eurent grande joie ce jour-là. Puis un rendez-vous fut pris cette fois [1005] avec le comte de Montfort auprès d’une abbaye ; l’abbé de Cîteaux y fut et d’autres clercs. Je crus qu’ils y avaient fait paix et accord définitif, que de leur vie ils ne se feraient plus la guerre ; ils s’aimaient tellement qu’ils mettaient leur confiance les uns dans les autres. [1010] Certes, de mille ans je n’aurais pas imaginé que l’abbé dût entrer à Toulouse, si on me l’avait assuré. Ils lui livrèrent le château Narbonnais. Lui et l’évêque Folquet en eurent la seigneurie et en furent les maîtres[4].
[1015] À Toulouse entra l’abbé de Cîteaux. Tous,
- ↑ Les fièvres.
- ↑ Selon P. de V.-C. (début du ch. XXXIV) le comte de Toulouse, en quittant Rome et avant sa seconde visite à Philippe-Auguste, se serait rendu auprès de l’empereur Othon.
- ↑ « Rex autem, utpote vir discretus et providus, despexit eum quia contemptibilis erat valde. » P. de V.-C. en. XXXIV.
- ↑ Il n’est question dans aucune autre source de cette entrevue du comte de Toulouse avec Simon de Montfort, non plus que de la cession aux croisés du château Narbonnais ; cf. Vaissète, III, 193.
de Vaux-Cernay n’est cependant pas à rejeter, en ce qu’il peut nous avoir conservé l’impression première manifestée par le souverain pontife. Toutefois les lettres ci-dessus indiquées sont pour l’entrevue dont il est ici question la source la plus utile, en ce qu’elles précisent les demandes du comte et les réponses du pape.