toute gent, [1070] ne peuvent tenir ni roche élevée et escarpée, ni château en montagne.
Le château de Minerve n’est point assis en plaine, mais, que Foi me vienne en aide ! il est sur une haute montagne : il n’y a plus fort château jusqu’aux ports d’Espagne, [1075] excepté Cabaret et Termes[1] qui est à l’entrée de la Cerdagne. Guillem de Minerve[2] se repose et se baigne. Là il s’était placé avec toute sa compagnie ; mais nos Français et ceux du côté de la Champagne, Manceaux et Angevins et Bretons de Bretagne, [1080] Lorrains et Frisons et ceux d’Allemagne, les en arrachent par force, avant que vienne la grêle, et y brûlent maint hérétique félon de mauvaise engeance, et nombre de folles hérétiques qui braillent dans le feu[3]. On ne leur laissa vaillant une châtaigne. [1085] Puis on jeta les corps et les enfouit dans la boue,
- ↑ Termes, l’ancien chef-lieu du Termenes, entre Narbonne et Limoux, maintenant canton de Mouthoumet, arr. de Carcassonne.
- ↑ Nous avons quelques renseignements épars sur ce seigneur. Ainsi, en 1191, une sentence arbitrale est rendue par Bertran de Saissac sur une contestation entre « Guillelmus de Minerba » et le vicomte de Béziers. (Doat, CLXIX, 28.)
- ↑ On trouvera des détails précis sur ces cruautés dans P. de V.-C, ch. XXXVII. Le même auteur nous apprend, ce que G. de Tud. nous laisse ignorer, que la place fut prise par capitulation, et que Simon assigna à Guillem de Minerve de nouveaux revenus sur des terres sises près de Béziers : « sed ille, non multo post, spreta fidelitate quam Deo et comiti promiserat, recedens a Deo et comite, se inimicis fidei sociavit. » Bouquet, p. 32 e. Nous le retrouverons en effet plus loin, au siége de Beaucaire et à celui de Toulouse (v. 4718, 4877, 9462), parmi les partisans de Raimon VI.