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[1210]
croisade contre les albigeois.

LI.

[1105] Le comte de Montfort est entré au palais, et avec lui la comtesse et le reste des barons. Il s’assirent sur un tapis de soie ; Robert de Mauvoisin[1] qu’on y a mandé et Gui le maréchal furent côte à côte, [1110] et Guillaume de Contre : en tout le vicomté [de Béziers] il n’y a plus riche homme ni de plus haute noblesse ; il était né en Bourgogne, selon ce qui me fut conté, à deux lieues de Nevers[2]. Ceux-là ont conseillé d’assiéger promptement le château de Termes, [1115] et beaucoup d’autres sages hommes furent de cet avis. Le conseil se sépara après une courte séance. Puis, s’étant un peu reposés et ayant dîné, tous ensemble sont revenus au conseil. Et le comte de Montfort est fort en

  1. Ou plutôt Robert Mauvoisin, Robertus Malus vicinus, ainsi que le nomme P. de V.-C. Il était du même pays que Simon de Montfort dont il fut l’un des adhérents les plus dévoués. Il figure à diverses reprises dans les chartes relatives à l’abbaye de N.-D. des Vaux de Cernay (voy. le recueil pub. par MM. Merlet et Moutié, nos 148, 149, 150, 168, 201). Il fut chargé par Simon de remettre au pape la lettre dont il a été question plus haut (p. 50, note 1) : c’est lui en effet que Simon de Montfort appelle « dilectum et fidelem meum nobilem virum R. » On voit par P. de V.-C. (ch. XXIX) qu’il était revenu de cette mission avant le départ du comte de Toulouse pour son voyage en France et à Rome. L’importance de ce personnage est encore constatée par plusieurs lettres d’Innocent III en sa faveur (Innoc. epist. XII, CXXVII, CXXVIII, CXXX, CXXXI, CXXXIV, CXXXV). Voir aussi Vaissète, III, 183 ; Ménard, Hist. de Nismes, I, 266, et surtout A. Moutié, Chevreuse, 2e partie, p. 235-8, dans les Mémoires de la Société archéol. de Rambouillet, t. III (1876). — On a de lui une ou deux chansons : voy. Histoire littéraire, XXIII, 753.
  2. Voy. ci-dessus p. 43, la note sur le v. 833.