Le comte de Montfort, ainsi que je vous ai dit ci-dessus, est entré dans Castelnaudari au vu de mainte gent, et Bouchart était à Lavaur avec je ne sais combien de monde. [Parmi eux se trouvait[1] ] [2040] le fils du châtelain qui était preux et vaillant. Ils sont bien cent chevaliers, hardis combattants ; Martin Algai y fut, à la tête de vingt hommes seulement. Tout droit[2] à Castelnaudari ils s’en vont au comte fort. L’évêque de Cahors[3] y était également. [2045] Ils se dirigèrent tous ensemble vers Castres et vers Carcassonne[4] d’où venait au comte de Montfort un grand convoi de vin et de froment, de pain cuit et d’avoine pour les assiégés. Mais le comte de Foix sortit[5] sur ces entrefaites [2050] avec toute sa mesnie, le long d’un défilé. Tous les routiers y sont : pas un ne reste en arrière ; loin de là, ils vont à l’envi en sa compagnie. Il ne demeura chevalier en l’ost, à mon escient, qui n’y allât, ni sergent vaillant et hardi, [2055] sinon Savaric et ses barons normands qui demeurèrent avec le comte [de Toulouse] et se vont déportant. Bouchart venait
- ↑ Lacune ; voy. au t. I la note du v. 2040.
- ↑ Non pas tout droit, comme on va le voir, mais par un chemin détourné.
- ↑ Guillaume, fils de Bertrand de Cardaillac. Il est déjà mentionné v. 307. Cf. P. de V.-C. ch. LVII ; Bouquet, 54 c d.
- ↑ P. de V.-C. dit que Bouchart et les siens passèrent par Saissac, au sud de Castres et au N.-E. de Castelnaudari, « quia non audebant venire recta via a Vauro ad Castrum Novum » (ch. LVII, Bouq. 53 e).
- ↑ Sans doute de l’ost, mentionnée plus bas, qui était campée près de Castelnaudari ; voy. v. 2019 et suiv., et cf. 2217.