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introduction, § v.

On a cité les vers dans lesquels il raconte la mort de Simon de Montfort[1]. Ajoutons ici qu’il mentionne honorablement un chevalier français dont la participation à la croisade n’est guère connue, d’ailleurs, que par la chanson, Hugues de Laci[2], qui fut l’un des compagnons les plus fidèles de Simon de Montfort[3]. Le témoignage de Jean de Garlande est d’autant plus digne d’attention qu’à part Simon et Amauri de Montfort, aucun croisé n’est mentionné dans le De Triumphis ecclesiæ. Par suite on est conduit à attribuer une certaine importance à ce personnage qui, si on s’en tient aux informations que nous possédons d’ailleurs sur son compte, ne paraît pas avoir joué un rôle bien considérable dans les événements de la croisade.

Jean de Garlande, à qui ne manquaient jamais les prétextes à digression, a trouvé le moyen d’introduire dans un autre de ses ouvrages, le Dictionarius, quelques remarques relatives au siége de Toulouse, où périt Simon de Montfort. Voulant énumérer les différents engins de guerre dont il savait les noms, il dit les armes vues à Toulouse au

  1. Ibid., p. 86. — Il y a dans ce récit deux vers à rapprocher du récit correspondant de la chanson. Au moment de marcher au combat Simon adresse à Dieu cette prière :

    Aut hodie, mundi salvator, da michi palmam,
    Aut me de curis eripe, Christe, meis.

    (Éd. Th. Wright, Roxburghe Club, 1856, p. 86.)

    de même dans la chanson (v. 8411-2) :

    . . . . . . . . .Jhesu Crist dreiturers,
    Huei me datz mort en terra, o que sia sobrers !

  2. Dans le récit de la mort de Simon de Montfort :

    Hinc Amalricus, illinc Laceyus Hugo,
    Hic Boree similis, provolat ille Notho,
    Symonis hic natus, miles crucis ille, per hostes
    Prorumpunt quorum mors volat ante manus.

    (Édit. citée, même page.)
  3. Voy. II, 45, n. 4, et 253, n. 3.