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croisade contre les albigeois.

rieux qui mourut un vendredi nous rétablit Parage[1] !

CLVIII.

« Dieu, restaurez Parage et observez raison ; maintenez droiture et abaissez trahison ! » Ensuite ils s’écrient tous d’une voix : [3985] « Combattons le château, la grande porte et le perron ! — Seigneurs, » dit R. Gaucelm[2], « je vous donnerai bon conseil : le château sera vôtre, et ceux qui y sont, mais d’abord faisons un mur de pierres sèches avec de doubles échafauds et de solides escaliers. [3990] Qu’il y ait à chacun des portails, et pour le défendre, un pierrier braqué de façon à tirer à grande comme à petite distance[3]. Nous avons à faire à un homme

  1. Il y a plusieurs corrections à faire aux vers 3980-1. Voy. aux Additions et corrections.
  2. Ce personnage paraît encore au v. 4371. Dans les deux passages son nom est abrégé. Il s’appelait Raimon ou Rostanh. C’était un Tarasconais. En 1199 les habitants de Tarascon choisirent comme arbitres d’un débat existant entre les nobles et les bourgeois de la ville « Raimundum Gaucelmum (ou Ganc-) et Rostagnum fratrem ejus » (Arch. de Tarascon, Livre rouge). En 1209 (n. s.) « Raymundus Gaucelm » est témoin à un acte d’Alphonse II, comte de Provence, que j’ai publié dans la Romania, II, 431.
  3. Ce mur devait empêcher les sorties de la garnison du château, comme on le verra plus loin par le discours de Lambert de Limoux (v. 4085 et s.). On a vu plus haut, p. 212, que de ce côté la ville n’avait d’autre défense que le château lui-même. Mais il est moins facile de déterminer l’emplacement des portals du v. 3990. La réd. en pr. entend qu’il s’agit des portals du château, contre chacun desquels étaient dirigés quatre pierriers : « a cada portal deld. castel a faict adressar quatre (l’auteur a lu .iiij. au lieu de un) peyrieras per tirar contra lod. castel » (p. 67). Cette interprétation est