Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/422

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
290
[1216]
croisade contre les albigeois.

bon vêtement. Ah ! noble Toulouse, vous voilà les os brisés ! Comme Dieu vous a livrés aux mains de brigands !

Le comte de Montfort séjourna longuement à Toulouse pour la détruire et pour en faire sa volonté[1] ; [5650] puis il passa la Garonne et se rendit à Saint-Gaudens, tout droit en Gascogne.

CLXXX.

Le comte alla en Gascogne, rempli d’allégresse, après avoir fait sa volonté de Toulouse, où il fit paraître grande colère et grande méchanceté, [5655] détruisant, massacrant et chassant Parage, par suite de quoi les personnes les plus notables s’expatrièrent en grand péril, tandis que les bourgeois restaient dans la douleur. Le comte passa en Bigorre, où il maria son fils[2], et lui donna la terre, mais non pas

  1. « Anno .M CC XVI. mes lo foc lo coms de Montfort a Tholosa, e setembre. » Chronique de Toulouse, dans Vaissète, II, pr., 14.
  2. Son second fils, appelé Gui. P. de V.-C, fin du ch. LXXXIII (Bouq. 107 c) : « Peractis comes nobilis apud Tolosam aliquantis diebus, ivit in Vasconiam, ibique contractum est matrimonium inter Guidonem, filium ipsius comitis, qui erat secundus natu, et comitissam Bigorræ, et post paucos dies comes rediit Tolosam. » Le contrat de mariage (imprimé dans Martène, Thesaurus anecdot. I, 856 ; Molinier, Catal. n° 136) est des 6 et 7 nov. 1216. La comtesse de Bigorre, qu’épousa le fils de Simon de Montfort, était Pétronille, fille de Bernard IV, comte de Comminges (sur lequel voy. ci-après v. 5743), et de Stéphanie, comtesse de Bigorre. Elle avait épousé vers 1193 Gaston de Béarn (mentionné ci-dessus p. 145) et, devenue veuve en 1215, elle s’était remariée à Nunyo Sanchez (voy. la note de la p. 159), mais Simon fit rompre aussitôt ce mariage par l’Église, afin d’assurer à son fils le riche héritage de la comtesse. Gui de Montfort fut tué