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croisade contre les albigeois.

le vaillant, Bertran de Pestillac[1] qui soutient les revendications, W. Arnaudon[2], qu’accompagnent la joie et l’éclat, [tous], avec bonne compagnie et au son des trompes. [6125] Par toute la ville s’élèvent la joie, le bruit, le tumulte ; petits et grands y prennent part.

Cependant la comtesse se tenait pensive et soucieuse dans le château, sur la galerie de la tour, contre le parapet, regardant et considérant les allants et venants, [6130] les hommes et les dames qui travaillent à la défense ; elle entendit les ballades, la rumeur, les chants[3] ; elle soupira et trembla et dit en pleurant : « Je vois bien que mon bonheur baisse et que le deuil et la ruine croissent ; et j’ai grand peur pour mes enfants et pour moi. » [6135] Néanmoins, son messager a pris tant d’avance qu’en faisant pleines journées et en forçant la marche, il est arrivé auprès du comte, et lui parle en roman. Il s’agenouille devant lui, et soupire en lui donnant la lettre scellée.

    ques-unes offrent p.-ê. la bonne leçon : « Arnaut de Montagut et son père Gailhart Bertran, et Guilhalt (?) de Marmant et Estefe de la Valeta, Azémar son frère et Guiraud de la Mota (Ucs de la Mota manque) ». Arnaut de Montagut notamment, qui paraît au v. 6847, n’est pas improbable.

  1. Pestillac, Lot, arr. de Cahors, com. de Montcabrier ?
  2. Personnage qui reparaît à plusieurs reprises et dont le nom est ordinairement accompagné de quelques mots d’éloge. Il est toujours appelé « Guiraut Arnaudos » dans la réd. en prose. Guiraut Arnaut et Willem Arnaut se rencontrent dans les chartes (Teulet, Layettes du Trésor, nos 395, 830-1), mais ces noms étant fort communs il n’y a rien de sûr à induire de là. — Un « Willelmus Arnaldi » fit entre les mains du pape profession de foi catholique, et fut réconcilié avec l’Église par une lettre pontificale du 14 juin 1210 (Migne, Innoc. ep. l. III, ep. XCIV ; Potthast, n° 4014).
  3. Cf. v. 4012.