La pluie, en tombant parmi les rosiers
Perce des trous blancs dans les feuilles vertes ;
Les pétales clairs des roses ouvertes
S’inclinent au ras des treillis d’osier.
Voyez-vous le faite incliné des saules.
L’orage qui souffle à gros tourbillons
Y creuse de longs et souples sillons
L’orage qui fait trembler vos épaules.
Nous irons revoir tous deux, n’est-ce pas.
Le jardin jauni, le banc solitaire.
Sentez-vous l’odeur âpre de la terre
La terre mouillée où marquent nos pas.
ouleux béliers au large flanc
Vague qui croule et se relève ;
Amer baiser de petite Eve
Où l’on ne s’offre que tremblant…
Bleu pâle, plus pâle et plus blanc
L’horizon semble ourler la grève
Je m’absorbe en le contemplant
On dirait un grand ciel qui rêve
Ciel tout peuplé de visions,
Envolement de papillons,
Sur la clarté des poupes neuves…
Voile en berne, signal de deuil
Se rapproche visible à l’œil. —
Et voici sangloter les veuves.