Page:La Corée Libre, numéro 4 et 5, août-septembre 1920.djvu/25

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Mais : « La première et la plus grande cause du soulèvement est : l’amour du peuple coréen pour la liberté et l’indépendance de son propre PAYS, c’est pourquoi il ne peut être satisfait avec des réformes. Les Coréens disent : « Nous ne voulons pas de réformes, nous voulons notre liberté ». Ils ne seront jamais satisfaits, même avec une administration d’anges du ciel, à moins que ce ne soit des anges coréens, et qui n’en seraient probablement pas. Ils ont haï et méprisé le Japon durant plus de 1.000 ans et ils ne seront jamais satisfaits quoi qu’il puisse faire ».

Harron Smith s’attaque également au Président Wilson qu’il rend responsable du mouvement, plus encore que les missionnaires étrangers. Il déclare aussi que ce sont les organisations coréennes à l’étranger, en Chine, aux Îles Hawaï, en Sibérie, aux Etats-Unis qui ont mené et déclenché la révolte ; c’est très exact et comment en aurait-il été autrement avec le Gendarme-Système du Japon en Corée ?

Il reconnaît que l’organisation de l’éducation a été très défectueuse, mais qu’enfin le Japon a fait des efforts et qu’il a su créer de nombreuses écoles ; il s’appuie pour cette démonstration sur des statistiques qui sont exactes, mais il ne fait pas le départ, ou du moins semble n’en pas tenir compte, entre les écoles construites et destinées aux Coréens et celles destinées aux Japonais qui sont en Corée. Il nous donne en bloc les statistiques au 31 mai 1919, soit 1.378 écoles pour 136.122 élèves. Nous n’avons pas en mains le détail des statistiques de 1919, mais nous pouvons lui opposer comme argument celles de 1917 et la proportion n’a guère changé durant ces deux années.

Pour une population de 16.648.129 Coréens, les écoles établies par les autorités japonaises, où viennent seulement 86.410 élèves coréens, sont ainsi réparties :

441 Écoles primaires 7 Écoles primaires supérieures. 74 Écoles élémentaires d’agriculture, de commerce et d’industrie 1 École de médecine 1 École de droit 1 École industrielle 1 École d’agriculture et forestière

avec 81.845 élèves avec 1.791 élèves avec 2.029 élèves avec 253 élèves avec 138 élèves avec 282 élèves avec 72 élèves

soit au total 526 écoles pour 86.410 élèves

Alors que, pour une population d’immigrants Japonais de 320.938 individus, les autorités ont établi 367 écoles spéciales Japonaises de toutes classes, et dont l’enseignement est suivi par 42.467 nippons, ainsi réparties :

342 Écoles primaires 3 Écoles moyennes 10 Écoles supérieures de filles 7 Collèges supérieurs commerciaux 1 École Coloniale Orientale 4 Écoles privées techniques et commerciales

avec 37.911 élèves avec 1.478 élèves avec 1.648 élèves avec 899 élèves avec 18 élèves avec 513 élèves

(Ces statistiques sont celles données par les rapports du Gouvernement général de la Corée, elles sont donc officiellement japonaises.)

La question de l’enseignement de la langue coréenne, de l’histoire de la Corée est piètrement défendue ; nous ne nous y attarderons pas. Nos lecteurs ont pu se rendre compte de la situation exacte par les numéros précédents de La Corée Libre[1].

Voyons donc le résultat de l’œuvre japonaise en Corée. Smith nous apprend que « la Corée possède un sol et un climat merveilleux et lorsque bien cultivée elle produit tout en abondance ». La Corée est également riche en mines d’or, elle possède du charbon, du fer ; son peuple possède d’admi-

  1. Interview du Baron Saito. No page 80 sq