Page:La Corée Libre, numéro 4 et 5, août-septembre 1920.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 124 —

réunis 3 étaient chrétiens et 11 étaient des croyants Tendokyo. Au total 2 hommes et 2 femmes furent tués froidement à coups de fusils. Dans cette région tous les villages furent brûlés et même un temple Bouddhiste avec les Églises ». Alors, chers lecteurs, concluez.

« Parmi la police il y avait sans nul doute des anti-chrétiens, et durant l’an dernier ils ont trouvé une bonne occasion d’exercer leur haine » !

Le Rév. Smith, méthodiste, semble reprocher aux autres méthodistes d’avoir fait cause commune avec les Coréens, il les accuse d’avoir compromis l’Eglise méthodiste ? Nous allons savoir pourquoi : C’est que Smith est un missionnaire méthodiste de la chrétienté japonaise. Voilà donc le Spectateur impartial révélé ; mais tout de même quel esprit simpliste pour écrire une telle brochure de propagande japonaise !

Et le bout de l’oreille passe : « L’œuvre chrétienne japonaise a été très prospère en Corée et en Mandchourie ». « Naturellement elle ne s’est jamais occupée de question politique et Nous (Smith est Japonais) n’avons jamais eu d’ennuis avec la police… etc. ». Parbleu !

Le plus curieux et le plus significatif de cette brochure, c’est que Smith y parle constamment du gendarme, cela devient presqu’île obsession pour lui, il n’admire que le Japon-Gendarme. Nous sommes encore d’accord avec le Révérend sur ce point, qui a décidément bien écrit la vérité sur la question coréenne, même en la plaçant de l’autre côté !

Au beau milieu de « l’œuvre chrétienne japonaise » nous trouvons que : « Le plus ennuyeux avec l’ancien système du Gendarme c’est qu’il ne soit pas sous une direction de fonctionnaires civils. C’est pourquoi nous avons toujours eu la Loi Martiale ». Il explique que le premier soin de l’Administration a été de remplacer les gendarmes par les policiers. Mais : « De tels hommes ne sont pas familiarisés avec les routines de la police comme étaient leurs prédécesseurs militaires, mais ils sont plus larges d’esprit et d’idéal au point de vue administration et ils maîtriseront rapidement tous les détails du service qui leurs sont nécessaires » ! Belle réforme ! Et plus loin : « L’ancien système employait 2.617 policemen japonais et 3.330 policemen coréens qui ont été conservés par la nouvelle administration ». « Environ la moitié des anciens gendarmes japonais, 1.388 hommes, ont été employés comme policemen et presque tous les gendarmes coréens (4.181 sur 4.749) ont été transférés dans les nouveaux services ». « 3.141 nouveaux policiers ont été recrutés au Japon ». Un nouveau contingent de 2.983 policemen japonais doit arriver, ce qui porte le nombre total à environ 20.000 hommes. Ce sont les chiffres de Smith, qui paraît joliment au courant des choses du Japon-Gendarme, ou du Japon-Policeman, ce qui est tout un. Puis tout un détail sur les salaires de ces gendarmes et de ces policiers dont nous ferons grâce aux lecteurs.

Quant à la fustigation et aux tortures, Smith nous dit que ce sont deux survivances de l’ancien régime coréen, mais que grâce à la bonté de Saïto la fustigation est interdite depuis le 31 mars 1920. « C’est une pénalité contre laquelle il n’y a rien à dire. Appliquée pour de grands crimes elle a sa raison d’être, mais appliquée aux prisonniers politiques, spécialement aux étudiants et aux hommes cultivés, elle est horrible » !

« Quelques-uns de ceux qui ont changé leurs uniformes pour entrer dans le nouveau service de la police ont pensé que la torture était nécessaire et devait être transférée avec eux ». Mais M. Akaike, directeur de la police, aurait dit a Au cas où cependant les soi-disant applications de torture seraient un fait réel, etc… ». C’est ce qu’ont prouvé les faits.

En tout cas : « La police représente le Japon aux yeux du peuple ». « Si elle gagne l’amitié et la confiance du peuple d’une façon générale, la tâche du Japon sera facile. Si le peuple craint les policiers et les hait, la tâche du Japon deviendra de plus en plus difficultueuse. Il faudra de nombreuses années de douceur et de justice pour effacer les impressions des dernières répressions ».

Pour Smith une des causes de la révolte coréenne : « réside dans les défectuosités de l’administration Japonaise et parmi celles-ci, les principales proviennent du Gendarme-Système et de l’organisation de l’éducation ».