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Septembre 1600, laissant un fils unique, nommé Claude du Verdier, héritier universel des grands biens de son père, mais qu’il dissipa entièrement pour suivre un procès, après la perte duquel il ne traîna plus qu’une vie longue, obscure & misérable.

Les Ouvrages de nos deux Bibliographes ont eu à-peu-près la même destinée. Celui qu’ils ont intitulé, à l’envi l’un de l’autre, Bibliothèque Françoise, est le seul estimable, & qui ait sauvé leurs noms de l’oubli.

La Croix du Maine & du Verdier se sont disputé la gloire & le mérite de cette entreprise. M. de la Monnoye pense avec raison,-que La Croix du Maine est le premier qui en ait conçu le dessein, & qui l’ait exécuté. Il se fonde sur la manière naïve dont cet Auteur rend compte de son travail, qu’il se trouva en état de publier en 1584, âgé seulement de trente-deux ans.

Du Verdier, à cent lieues de La Croix du Maine, sans le connoître, ni en être connu, forma, vers 1577, le même projet. Il est très-vraisemblable que chacun de son côté étoit instruit de ce qui se passoit, & qu’on leur communiquoit les cahiers à mesure qu’on les imprimoit. Tous deux protestèrent de leur bonne foi. Du Verdier cependant poursuivit son Ouvrage avec tant de diligence, que sur la fin de l’année 1584 (la même année que la Bibliothèque de la Croix du Maine fut imprimée à Paris) la sienne le fut à Lyon.