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On peut aisément apprécier le mérite & l’utilité de ces deux Bibliothèques. Celle de La Croix du Maine est estimée, parce qu’elle a l’avantage d’être écrite avec précision, & qu’on y trouve souvent des particularités curieuses sur la naissance & la mort dès Auteurs.

Du Verdier s’est plus attaché à les faire connoître par leurs Ouvrages en remplissant sa Bibliothèque d’Extraits, quelquefois trop longs, mais toujours intéressans pour tout Lecteur qui cherche à s’instruire. Ces Extraits d’ailleurs nous mettent au fait d’une multitude de Livres singuliërs, épargnent la peine de recourir à l’Original, lorsqu’il ne s’agit que d’en prendre une idée, & diminuent le regret de ne pouvoir consulter l’Ouvrage même, quand on n’est pas à portée de l’avoir.

Ce Bibliographe s’est avisé très-judicieusement de placer à la tête de ses Articles, tout Auteur étranger, soit Grec, soit Latin, Arabe, Italien ou Espagnol, qui a été, & souvent plus d’une fois, traduit en François ; ensorte que si l’on veut savoir, pair exemple, quelles sont les Traductions de Platon, du Verdier fournit sur le champ, au mot Platon, l’éclaircissement desiré ; éclaircissement qu’on chercheroit en vain dans La Croix du Maine.

On doit encore savoir gré à du Verdier d’avoir indiqué, à-la fin de chaque lettre dé l’Alphabét, les Livres anonymes, la plupart très-rares.

À l’égard de l’érudition, elle étoit superficielle chez