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Adoulccmont, snbst. masc. Adoucissement, soulajirement. Du verbe Adoilcer ci-après, Adoucir; au C^nré soulagLM’. » Il avoit espérance, moyennant l’ayde de « son Créateur, qu’il auroit adoulcement de ses • navreures. » (Percef. Vol. IV, fol. 137, R» col. 2.) Encontre li mois d’Avril Qui si me vail aprochant, Ne me puis-je plus tenir Que je face in noYiau chant Pour celé que je désir tant; Car je l’aim sanz repentir, Et quant sa biauté remir. Lors vienent adouremctit D’amours et si soutiment (1), Que je ne m’en puis départir. Clians. Tr. du XIII’ siècle, MS. île Bouhier, Toi. 18S. VARIAMES : ADOULCEME.T. Percef. Vol. IV, fol. 137, R» col. 2. Adocce.me.nt. Chans. fr. du .iu’ siècle, MS. de Bouhier. Adoulcer, verbe. Adoucir. Proprement rendre doux , tempérer l’àoreté ou l’amertume de queltiue chose d’amer ou d’aigre. De la douchor qui vient de lui Est quant qu’iUuec a adouchi, Nule amertume n’a vigor De contrester celé douchor. Vies des S" MS. deSorb. Cliif. Lx, col. 57. Au figuré adoucir, rendre moins sévère, attendrir. Se je me plains, Dame, j’ai bien de quoi : Car vo regart me sont un peu trop lier. Adouciés-les, quant les jettes sur moi. Froissart, l’o«s. MSS. fol. 332, col. 2. Adoucir, soulager, diminuer un mal, le rendre moins insupportable. La belle gracieuse et doulce Qui mes maulx amoureux adoulce. G. Machaul, MS. fol. 182, R- col 2. (Voy. Adoulcy ci-après.) VARIANTES : ADOULCER. G. Macbaut, .MS. fol. 182, R» col. 2. Adocchir. Vie des Saints. MS. de Sorb. chiff. lx, col. 57. Adoucieb. Fabl. MS. du K. n" 7218, fol. 337, V" col. 2. Adoulcy, partie. Amolli. Diminué, aminci. Le sens pVopre est adouci, rendu plus doux. (Voy. Adol’lcer ci-dessus.) De là, ce mot a signifié figurément amolli, rendu moins dur. - Le Haubert qui estoit échauffé et « adoulcij du sang et de sueur, list voye à l’acier « qui estoit fort et Irenchant. » (Lanc. du Lac, T. I, fol. 117, H" col. 1.) Amolli, rendu moins rigide, moins rigoureu.x, dans un sens moral. Serjans qui à Londres estoicnt, Qui la chartre garder dévoient, De la longue garde anuié, Et de promesses adoucie, Octa lil/. Enguist délivrèrent, Et de la chartre le jetturent. Rom. du Brul, MS. fol. 67, R’ col. i. Amolli, rendu moins courageux ou plus foible. " Arrière pucelles, meshuy ne vault oz doulx par- " 1ers. Qui les escoute peult bien estre trop souvent « adoulcy. » (Percef. Vol. IV. loi. 137, H- col. 2.) Nous ne trouvons ce mot employé comme terme d’archileclure, que sous l’orthographe aduugi, donl le sens propre est adouci. Adoucir, rendre moins aigre, etc. exprime une idée de diininution. ;Voy. Atuu M.r.ii ci-dessus.) En généralisant celle idée accessoire, l’on a pu dire ligurément, adougi pour diminué, aminci, rendu [ilus délié, dans la description du chapiteau d’une colonne. « Il se monsti’ûil bien plus menu tiue par " ses bouts, estant par le milieu adougi ;i la pi’opor- » tion de l’ouvrage d’entre les volutes et du tail- « loye. » (Vrai et parfait amour, fol. 21 i, R". — Voy. DocGi ci-api’ès.) De même nous appelons encore adoucissement, le racordement, la réunion ((ui se fait de deux corps au même niveau, par un cavetou moulure rentrante, qui se réunit, en diminuant insensiblement, au fût dune colonne. V.^RIANTES : ADOULCY. Lanc. du Lac, T. 1. fol. 117, R» col. 1. .DOLCiÉ. Rom. du Brut, MS. fol. 67, K° col. 2. .DOUGi. Vrai et parfait amour, fol. 214, R°. Adouloui’é, partie. Affliger. (Voy. AuoiLoiREii ci-après.) Ce participe employé comme substantif, di’signe un amant timide et malheureux, dans le passage suivant : S’il veut tenir secrette sa douleur. Un regard triste, une blesme pâleur, Une contenance égarée. Un parler froid et fort mal asseuré. Montrent assez du pauvre udmdouré Lame d amour alangourée. Tahureau, dialog. fol. 195, R*. VARIANTES : ADOULOURÊ. Tahureau, dialog. fol. 195, R«. Adoloké. Oudin et Cotgr. Dict. ENDOULoi’ni. Cotgr. Dict. Endoui.ocrv. Oudin, Dict. Adoiilourer (s’ , i-o’/^^?. S’affliger. Proprement s’abandonner à la douleur. Nous ne trouvons ce verbe qu’avec le pronom personnel. (Voyez s’Adoler, au même sens sous Adceiller ci-après.) La tourterelle au bois, en ceste sorte, Veufve gemist dessus la branche morte, ?>’adouluuraiU de son povre confort. Talmrcau, Po«î. i>. 221. varia.ntes : ADOULOURËR (s’). Cotgrave, Dict. Adolorer (s’). Xicot, Oudin et Cotgr. Dict. Adourncinent , suhst. masc. Ornement. Machine. Feinte caresse. Le premier sens est le sens propre : La flambe qui el bourc fu mise, Sailli contrcmont à l’yglise, (1) subtilement.