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Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/161

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AD — 137 — AD

« poltron le Inndemain. » (Essais de Montaiîïnc, T. II, p. 7.) " nuoi(iuc’fois la fortune aide plus aux « adventurctix ([ue non pas aux trop discrets. ■■ (Contes de Dcsperiers, T. II. p. 23.) C’est la tra- duction de ce vers de Virgile : Audaces forhma juvat , timiilosijue repellit. AdvcHlurcu.r, s"est dit plus particulièrement de ces Chevaliers erraus, (|ui couroient après les aventures, qui u’aimoicntciue les entreprises hasar- deuses. ’in tiouve en ce sens. Chevalier advenlu- reux, dans l.anc. du Lac, T. III, fol. 58, R° col. 2. (Voy. ADVE.NTrnE ci-dessus, et Advei^turiebs ci- après.) Enfin, il paroil que ce fut vers la fin du xiv siècle, ([uc Ton commenta ;^ nommer adventiireux ou adveniHiiers une espèce de Soldats qui cher- choient les aventures, les occasions de la ijuerre, sans être eiuôlés et sans recevoir de solde. « Les « Compaio-nons.... qui servy avoient Aimerigot « .Iarcel.’.. s’assamblèrent î^i la roche de Vandais.... « et les bonnes gens qui cuidoyentestre en paix.... <. se commencèrent à esbahir. Car ces robeurs et « pillars les prenoyent en leurs maisons et par-tout » où ils les pouvoient trouver.... et se nommoyent ■’ [esaveiiliireux. » (Froiss. Vol. IV, p. GO et 01.) >■ A parler par raison, les François estoyent droits « Gens-d’armes, et plus que n’estoyent les aven- » tureux, etc. » (Idem. Vol. III, p. 279.) « Behai- « gnons et Zassons et Aventureux... sont tous « gens armez et nourris i!i leur aventure et an « mestier de la guerre. » (Mém. d’Ol. de la Marche, Liv. I, p. 214. — Voy. Adventiriers ci-après.) VARIANTES : ADVENTUUEUX. Oudin, Rob. Est. Cotgr. Dict. Adtureuse (fera, lisez AdveiUureuse.) Lanc. du Lac. T. I, fol. lOi, col. 1. AvANTUREULX. Rûb. Est. Dict. AvANTUREUX. Vigil. de Charles VII, T. II, p. 147. AvENTUREUS. Bnlton des Loix d’Anglet. fol. 94, V». Aventureux. Crétin, p. 100. Adventuriers , adj. et subst. masc. plur. Qui cherche les aventures. Espèce de Troupes. Ce mot désignoit autrefois un homme courageux, qui cherchoit’à se distinguer par des actions de vigueur et d"éclat. (Voy. Advextlrecx ci-dessus,) pris dans une signification semblable. De lii, en parlant des tournois qui furent faits à Paris, en 1539, en présence de l’empereur Charles V, l’on a nommé Princes aventuriers, les Princes assaillans dans un pas d’armes, tenu contre tous venans. (Mém. de Du Bellay, par Lambert, T. VI, p. 443.) Aujourd’hui ce mol ne se dit plus qu’en mauvaise part; et c’est ainsi qu’en 1387, l’on appeloit « gens « aventuriers toutes manières de pillars dont « tout le pa’isdeçii et delà Loire.... estoit rempli. >• Ils estoyent bien neuf cens combattans, quand Ber- trand du Guesclin, sous la bannière de Messire Jehan de Bueil , les attaqua et les défit près le fort de Preuilli , vers fan 1370. « Là eut grand poulsis « etboutisde lances.... et dura la bataille un grand ■’ temps, sans branler ne d’une part ne d’autre.... " niiaiid les Ca[iitaines de ces pillars veirent que la « chose alloit mal pour eux, si montèrent sur leurs « chevaux, etc. » (Voy. Froissart, Vol. III, p. 214 et 215.) De la le nom ù’adventuriers donné dans la suite à ces « gens levez parles villes et villages.... Ils « alloient chercher leur advenlure par fortune de « guerre, invitez et levez au son du tabourin. » (Fauchet, orig. Liv. II, p. 117. — Voy. ADVENrniEu.x ci-dessus.) Cette espèce de troupes étoit commandée par des Capitaines. Yves de Malherbe étoit Capitaine d’aven- turiers en 1499-1501. (,I. d’Auton , annal, de Louis XII, p. 95.) Les aventuriers que le Duc d’Au- triche avoit pris ù son service en I’(88, avoienl un Capitaine à leur tète. (Jaligny, Hist. de Charles VIII, page 66.) Il paroitroit que sous Charles VIII, on faisoit peu de cas de ces troupes, puisqu’à l’entrée de ce Prince dans Florence, en 1494, les Aventuriers étoienl con- fondus avec les Charretieis, les .Muletiers et les Laquais. (André de la Vigne, voyage de Charles VIII, à Naples, p. 119.) Cependant nous lisons, Lettr. de Louis XII , T. IV, p. I2G , (juc les Suisses avoient levé un corps de ([uinze cents aventuriers , et que c’étoit la plus belle troupe ([ui fut sortie de leur pa’is ; que Louis XII réforma les francs archers , et leur substitua des Adventuriers; qu’en 1508, il en avoit quatorze ou quinze mille dans son armée en Italie. (Hist. du Chevalier Bayard, p. 131.) Quoique le nom d’Aventuriers se retrouve dans les Mém. d’Angoulême, p. 135, où l’on apprend que Henri IV en avoit deux régimens à sa solde ; nous remarquerons que ce nom étoit vieilli du temps de l’auteur des contes d’Eutrapel. (Voy. Ibid. p. 479.) Bouchet dit: « aujourd’huy on levé les gens de pied « de toutes conditions et estais , qu’on appelloit , « n’a pas long-tems, advantu7’iers et soldats " maintenant. » (Serées. Liv. III, p. 9.) « Ces Adventuriers menez aux guerres d’Italie « par les Rois Charles VIII, Louis XII, François I", « prirent le nom de Soldats , pour la solde et paye « qu’ils touchoient, laquelle ne passoit la somme de « six livres tournois. » fFauchet , orig. Liv. II , p. 117.) Il y avoit des Aventuriers à pied et à cheval. (Mém. de Fleurange, ms. p. 75.) Sous le règne de François I", les Aventuriers avoient pour tout vêtement « une chemise à lon- « gués et grandes manches, comme Bohèmes de " jadis ou Mores, qui leur duroient vestues plus de « deux ou trois mois sans changer; monstrans « leurs poictrines velues, peines et toutes décou- « vertes; leurs chausses bigarrées, découpées, « déchiquetées et balafrées; et la pluspart mons- « troient la chair de la cuisse, voire des fesses. « D’autres, plus propres, avoient du taffetas si « grand quantité, qu’ils ledoubloient et appelloient » chausses bouffantes: mais il falloit que la plus » part montrassent la jambe nue, une ou deux, et