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AB — 8 — AB

Abandons, subst. masc. plur. Sorte de Coutume.

St Louis, par un de ses règlemens, abolit en 1260, une mauvaise coutume qui s'étoit introduite à Compiegne, et qu'on nommoit Abandons. Le texte porte : " Quoedam captio que fiebat apud Compendium et dicebatur, abandons. " (Voy. Ordon. T. I, p. 293. Observat.)

Abannir, verbe. Défendre, prohiber.

Proprement défendre par ban, par cri public ; d'où ce mot a passé à la signification générale de défendre, prohiber.

" Des prez sont ouverts ordinairement jusqu'au premier May, et par après abannis jusqu'à ce qu'ils soient fauchez et vuidez. Neantmoins certaine portion s'abannit par après, pour grasse pature, et autres usages. " (Cout. de Luxemb. au nouv. Cout. gén. T. II, p. 352, col. 2.) Voy. ci-après ABBANNIS, subst.

Abas, adv. En bas.

On dit encore à bas pour en bas, dans quelques provinces.

Tant que d'abas vous me puissiez entendre.

Oeuv. de Joach. du Bellay.

" Rien d'abas ; " c'est-à-dire, rien de ce qui est ici bas. (Les Marguerites de la Marguerite, fol. 74, R°.)

Abastires, subst. fem. plur. Tueries.

Le lieu où se fait l'abatis des bestiaux par les Bouchers. " Défendre ladite Chambre... à tous Bouchers... de faire abastires, ou tueries, etc. " (Ordon. T. II, p. 386. - Voy. ci-dessous AFFACHOMEN.)

VARIANTES :

ABASTIRES. Ordon. T. II, p. 386.

ABATIRES. Gloss. de l'Hist. de Paris.

Abat, subst. masc. L'action d'abattre.

" Pour abat de chacun arbre de chesne, en l'amende de six florins Carolus. " (Cout. de Haynaut, " au nouv. Cout. gén. T. II, p. 148, col. 2.)

Abatable, adj. Qui peut être détruit.

Proprement qui peut être abatu. De là ce mot s'est employé au figuré pour ce qui peut être renversé, détruit, anéanti.

" Si est le bref abatable pur le errour del purchas. " (Britton, des Loix d'Anglet, fol. 58, V°.)

Abateis, subst. masc. Abbatis. Carnage. Forest.

Ce mot subsiste au premier sens, avec une légère altération d'orthographe : " Pour ce que ceux à qui les bois et maisons ont été abattues, demandent... que son plaisir soit de les faire dédommager desdits abbateis, etc. " (Godefroy, sur Charles VIII, p. 486.)

De là l'acception figurée d'abbateis pour carnage, dans ces vers :

Tout un grand jour d'estey dura le chaspelis,

Des morts et des navrés fut grand l'abbateis.

Ger. de Rouss. MS. p. 119.

Dusqu'és nés fu l'anchauceiz

Et ilueques l'abateiz.

Blanchandin, MS. de St Germ. fol. 192, V° col. 2.

Et vit les grans abateiz,

Les noises oï , et les criz.

Rom, de Rou, MS, p. 242.

Ce mot signifioit aussi Forêt, suivant Borel, qui cite un ancien Ovide MS. Si nous avions cet exemplaire, nous y verrions peut-être que c'est une forêt abattue, une forêt nouvellement coupée.

VARIANTES :

ABATEIS. Borel. Dict.

ABBATEIS. Godefroy, sur Charl. VIII, p. 486.

Abatement, subst. masc. Prise de possession. Terme de chasse.

Ce mot se trouve au premier sens, dans les Tenures de Littleton, fol. 93, R.° où on lit : " entrer par abatement en la terre ; " ce qui signifie, entrer en possession, prendre possession. Le verbe ABATRE a la même signification. (Voy. ce verbe ci-après.)

En terme de chasse, on disoit abatement pour l'action de découpler les chiens.

... pour plainnement

Veoir de chiens abatement.

Font. Guer. Trés. de Vén. MS. fol. 13

Abaterie, subst. fem. L'action d'abatre, de renverser.

Oultre n'avoit artillerie

A souffisance, n'autrement,

Pour rompre, ou faire abaterie.

Vigil. de Charl. VII, T. I, p. 105.

" D'un coup de paulme, cinq sols... de abateure, à terre, que l'en appelle accabler, dix-huit sols, etc. " (Anc. Cout. de Norm. fol. 104, V°.)

Là eut une deconfiture

De François, dont alors mourut

Environ mille à l'abature.

Vigil. de Charl. VII, T. I, p. 51.

VARIANTES :

ABATERIE. Vigil. de Charl. VII, T. I, p. 105.

ABATEURE. Anc. Cout. de Norm. fol. 104, V°.

ABATURE. Vigil. de Charl. VII, T. I, p. 51.

ABBATURE. Fouilloux, Vénerie, fol. 26, V°.

Abatir, verbe. S'abatre, être abatu.

Seez que feras, fuy-t'en a grand eslais ,

Car l'en te voit ja tout abatir.

Eust. des Champs, Poës. MSS. fol. 216, col. 3.

Abatoison, subst. fem. Diminution, Décri.

Ce mot se disoit en parlant des monnoyes. (Voy. Ordon, T. II, p. 184.)

VARIANTES :

ABATOISON. Ord. tom. III, p. 184.



(1) jusqu’au.x vaisseaux. - (2) poursuite. - (3) là, en ce lieu. - (4) bruits. - (5) entendit. - ifi) sçais tu ce que. - (7) élans.