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Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/37

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AB — 13 — AB

Abeillanne, subst. fem. Espèce de mouche, petite mouche blanche.

(Voy. Oudin et Cotgr. Dict.)



Ce mot subsiste avec cette orthographe. Nicot remarque que dans la Touraine et l'Anjou, on disoit Aveille, du Latin Avicula ou Apicula. L'on trouve en effet Aveille dans Rabelais, T. I. p. 254. (Voy. Avette, sous AVEILLETTE, ci-après)

On joignoit quelquefois le nom du genre à celui de l'espèce ; de là le mot composé mouche-aveille, pour abeille, mouche-à-miel. " Les Dames ayant... lavé leurs mains... entrèrent dans un lieu où il y avoit beaucoup de livres, et l'une d'elles.... dit :

Que une mouche-aveille

N'a tant desirs d'avoir

Du miel,

" Qu'elle en a à voir des livres pour s'instruire. " (Hardiesses de plus. Rois et Emper. MS. du R. n° 7075, Préface. - Voy. AES ci-après.)

VARIANTES :

ABEILLE. Orth. subsist.

ABAILLE. Borel. Dict. 1res add.

ABOILE. Borel, Dict.

AVEILLE. Rab. T. I, p. 254.



Abeillon, subst. masc. Essaim d'abeilles.

(Voy. Du Cange. Gloss. Lat. au mot Abollagium.) " Si aucun trouve un abeillon à miel espave en son héritage, qui ne soit poursuivy par celuy à qui il appartient, il est tenu de le révéler au Seigneur justicier. " (Cout. gén. T. II, p. 393.)

VARIANTES :

ABEILLON. Laur. Gloss. du Dr. fr.

ABEILION. Dict. de Cotgr.



Abeldi.

Il faut peut-être lire a-bel-di, mots Italiens qui signifient à quelque beau jour, ou comme nous disons vulgairement un beau matin.

Ernouf un Cuens de Flandres bien puissant, abeldi.

Monstereul son Chastel à Herloin toli.

Rom. de Rou. MS. p. 66.

On pourroit encore diviser abeldi de cette manière : ab el di ; c'est-à-dire en Provençal, avec le jour, au point du jour.



Abelir, verbe. Plaire, être agréable, charmer. Parer. Colorer, justifier.

On a employé dans le premier sens toutes les orthographes de ce mot.

Les Italiens et les Provençaux disent en ce même sens, abellire.

Li dous chant tant m'abeli ,

Jus de mon cheval salli ,

Maintenant là ù le Rousignol vi.

Vill. li. Viniers, Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, p. 822.

Un mari trouve sa femme avec son galant :

Quant vi la Dame et son ami,

Sçachiez, point ne li abeli .

Fabl. MS. de S. Germ. p. 189.

Ung mot luy nuit, l'autre luy abellit.

Al. Chartier, Poës. p. 557.

Une Dame fait préparer un bain pour son amant, et dit à sa Chambrière :

Queur tost le Seigneur deschaucier,

Je vueil qu'il se voist baigner

....

Si m'embelira plus son estre.

Fabl. MS. de S. G. fol. 78, V° col. 3.

" Tant avoit de beau parler en soy, qu'il plaisoit moult, et embellissoit aux Chevaliers. " (Hist. de Du Guesclin, par Ménard, p. 204.)

L'aim tant vraiment,

Que riens, fors li, ne m'enbelist .

Jean de Nueville, Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1146.

Nous n'avons trouvé que les trois dernières orthographes employées dans les autres sens. On dit encore embellir, pour orner, parer. Froissart a dit en ce sens, pris au figuré : " Jà maintenant avez avec vous les plus beaux et les plus notables du païs... et c'est une chose qui moult grandement embellit et réjouit votre guerre. " Et plus figurément encore, " embellir l'âme et la sépulture de quelqu'un, " pour faire honneur à la mémoire de quelqu'un. (Liv. IV, p. 77.)

En étendant l'acception précédente, embellir s'est pris dans le sens de donner des couleurs favorables ; au figuré, justifier. Ainsi le même Froissart a dit " pour en guerre embellir et colorer, " (Liv. I, p. 356.)

CONJUG.

Abeli, prétér. Plut. (Voy. G. Guiart, MS. fol. 57, V°.)

Abelist, indic. prés. Plaît. (Voy. Fabl. MSS. du R. n° 7218. fol. 130, V° col. 2.)

Abelut, prétér. Plut. (Voy. ibid. fol. 284, R° col. 2.)

VARIANTES :

ABELIR. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 393, col. 1.

ABBELIR. Gace de la Bigne, des Déd. MS. fol, 138, R°.

ABELISER. Borel, Dict.

ABELLIR. Al. Chart. poës. p. 557, et Glossaire du Roman de la Rose.

ABIELIR. Phil. Mousk. MS. p. 12.

EMBELIR. Fabl. MS. de S. Ger. fol. 78, V° col. 3.

EMBELLIR. Hist. de Du Guesclin, par Ménard, p. 204. - Froiss. liv. I, p. 56.

ENBELIR. Jean de Nueville, Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1446. - Jean Erars, ibid. T. II, p. 662. - Simon d'Autie, ibid. T. II, p. 686.



Abellé, partic. Qui mène des bêtes.

Il paroît que c'est en ce sens que doit s'entendre ce mot dans le passage suivant, le seul où nous l'ayons rencontré : " Tous Sergens doivent être crus à leur relation de prise de gens abellés qu'ils trouvent en dommages ès bois, etc. " (Nouv.

(1) tant me plut. - (2) à bas. - (3) je sautai. - (4) là ci:;. - (5) point ne lui plut. - (6) courre vite. - (7) aille. - (8) il oe plaira davantage. — (9) ne me plait.