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Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/99

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AC — 75 — AC


c'est une faute ; il faut lire Aconter. " C'est un fier champion, et qui n'acoute riens à mort d'omme ; et pour ce est-il appelé le Boucher de Cliçon. " (Hist. de B. Du Guesclin, par Ménard, p. 406.)

Ele n'acontoit pas un ail, Ne à paine ne à travail.

Cléomadès, MS. de Gaignat, fol. 25, R° col. 3.

(Voyez quelques façons de parler, semblables, sous ACCOMPTER ci-dessus.)

Par extension, ce mot signifioit estimer, faire compte.

Et Cléomadès s'en ala, Qui moult très-petit aconta Se il furent lie ou dolant.

Cléomadès, MS. de Gaignat, fol. 16, R° col. 3.

On a souvent employé ce même mot dans le sens de conter, raconter.

Quant la vieille a tout aconté A l'Evêque ce que li plot, etc.

Fabl. MS. de St Germ. fol. 57, V° col. 1.

D'un Borgois vous acont la vie.

Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 211, V° col. 1.

Tu m'aconsta trestout ton bien ; Mais du mal ne desistes rien.

Fables d'Ésope, MS. du R. n° 7989, fol. 161, R° col. 2.

Dans le MS. de Gaignat, fol. 257, R° col. 3, on lit :

Tu me contoies tout ton bien ; Mais de ton mal ne deys rien.

Nous n'avons point le verbe Accompter en ce dernier sens : c'est pourquoi nous l'avons distingué du verbe Aconter, quoiqu'on puisse regarder ces deux mots, comme étant les mêmes quant à la signification. Les plus anciens monumens de notre langue ; les Sermons de St Bernard, des titres de 1268, etc. nous offrent par-tout conter et compter, dans le sens de calculer, faire un dénombrement. Si, par extension de l'acception propre, ces deux verbes ont signifié conter, raconter, faire le dénombrement, l'énumération de certaines circonstances ou particularités, dignes d'être remarquées ; leurs composés Aconter et Accompter, ont pu l'un et l'autre avoir cette dernière signification. (Voy. COMPTE et CQMPTER ci-après.)

VARIANTES :

ACONTER. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 211. V° col. 1.

ACONSTER. Fables d'Esope, MS. du R. n° 7989, fol. 161.

ACOUTER (lisez Aconter). Hist. de B. Du Guesclin, p. 434, 435, 489, etc.

Acontrer,

verbe. Rencontrer.

Par extension, heurter, frapper.

Le bon cheval leur adreça De la lance les acontra.

Athis, MS. fol. 80, R° col. 1.

Aconvoyer,

verbe. Accompagner, suivre.

Du mot CONVOY ci-après. " Vint à Paris bien aconvoyé de processions et de ceux de la ville. " (Journ. de Paris, sous Charles VI et VII, p. 101 et 102.)

On a dit figurément, en parlant du Comte Derby : " De telles voix et parolles estoit recueilly et aconvoyé.... en venant à Londres. " (Froissart, Vol. IV, p. 328.)

Acopars,

subst. masc. plur. Nom de peuples.

(Voy. Du Cange, Gloss. Lat. ubi suprà.)

Si vous dirons de Turs et d'Arrabis, De Persans, d'Achopars, de Lutis.

Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignat, fol. 77, R° col. 2.

Là ot plenté d'Achopars, de Lutis Et de Commains, de Turs, d'Amoravis.

Ibid. fol. 94, V° col. 1.

VARIANTES :

ACOPARS. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Ameravii.

ACHOPARS. Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignat, fol. 77, R° col. 2.

ACOUPARS. Anseis, MS. fol. 22, V° col. 2.

Acope,

subst. masc. Sorte de remède.

Fomentation composée de simples émolliens. (Voy. Cotgr. Dict.)

Acordison,

subst. fém. Accord, union.

On a dit en ce sens, faire Acordison, pour s'unir s'accorder, être d'intelligence.

Force d'amour par quoi bien mesprent-on ; Joenece aussi, et fole enprision, Firent entre aus itele Acordison, Que la Pucele li fist de s'amour don.

Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignat, fol. 74, V° col. 1.

(Voy. ci-dessus ACCORDANCE sous la troisième acception.)

Acornardi,

adj. Lâche, poltron.

Du mot CORNARD ci-après, qui avoit la même signification.

Acorus,

subst. masc. Lis de marais.

Sorte de plante. (Voy. Menestr. des Tournois, p. 240.) C'est proprement le nom latin, qui a passé dans notre langue.

Acossoldahors,

subst. masc. plur. Conseillers.

(Voy. Gloss. sur les Cout. de Beauvoisis.)

Acost,

subst. masc. Fréquentation, hantise.

Du verbe ACCOSTER ci-dessus. Une Fée, dit à Partenopex, qu'elle trouve dans son lit :

Sire, fait el. alez en tost, Quar ge n'ai soig de vostre acost.

Parten. de Blois, MS. de S. Germ. fol. 128, V° col. 1.

Acouardi,

adjectif. Lâche, poltron, paresseux.

(Du mot COUART ci-après.)

.... honteux, en jour de sa vie, Ne couars n'aura belle amie ; Et fortune aïde aux hardis ; Et griève les acouardis.

G. Machaut, MS. fol. 180, V° col. 1.

Chevaliers fu preux et hardis, N'estoit pas lens, n'acouardis.

Hist. des 3 Maries, en vers, MS. p. 459.

(1) poussa droit à eux. — (2) je n’ai que faire.