Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/100

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avait eu la même façon de penser qu’une grande partie de la noblesse allemande, la Révolution eut été bientôt faite dans ce pays. Mais le peuple était vraiment bon, et lui seul a sauvé d’une subversion totale le gouvernement.

Les nouvelles les plus désastreuses nous arrivaient. Les Français menaçaient l’Autriche par le Tyrol, et une autre partie formant la principale armée s’avançait par la Carinthie sur Vienne. Le corps qui se dirigeait sur le Tyrol fut repoussé par le général Laudon ; mais il n’en fut pas de même de l’armée de Bonaparte qui s’avançait avec témérité vers Vienne, manquant de tout, et qui avait cependant à craindre d’être prise par ses derrières. Les Vénitiens commençaient à se remuer et voulaient se joindre aux Autrichiens, commandés par le général Laudon, neveu du fameux général de ce nom. La peur fut grande à Lintz, il fallut en partir.

On nous assigna Freystadt, petite ville à trente-trois milles de là, où toutes les autorités devaient se rendre. Cette petite ville était encombrée. C’est par là que passait toute la correspondance du gouvernement. Une lettre de Lintz apprenait la paix. Les officiers ne pouvaient y croire, surtout un aide-de-camp de l’archiduc qui y était en mission. Il soutint au contraire que la