Bonaparte s’avançait rapidement dans les États de l’empereur. Toute la noblesse voulait la paix quels qu’en soient les sacrifices. Un comte, attaché au gouvernement, osa dire : « Eh bien ! quand nous ne conserverions que l’Autriche, ne serions-nous pas encore heureux ? – Quel égoïsme, Monsieur ! le sort des autres sujets de l’empereur ne vous inquiète guère, à ce qu’il paraît ? » Il reprit : « Si j’étais le peuple, nous l’aurions bientôt cette paix. – Et comment feriez-vous, Monsieur ? – Par un attroupement considérable à la sortie de l’empereur de la comédie, et nous le forcerions à nous la donner. – Quels moyens, grand Dieu ! ce sont ceux qui ont été employés par les jacobins français, et en vous servant du peuple, vous auriez pour résultat votre propre destruction. » On finit par convenir que j’avais raison. Ah ! si le peuple allemand
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