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Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/128

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il y fut placé. Mais, à quatorze ou quinze mois de là, les Pères étaient obligés de quitter la Belgique, conquise, et de renvoyer la plus grande partie de leurs élèves, qu’ils ne purent emmener avec eux à Stone-Hurst, en Angleterre.

Louis de La Boutetière rejoignit sa famille à Coblentz. Il arrivait juste pour partager ses épreuves. Jusque-là, en effet, l’argent qu’on avait emporté et l’espoir du retour avaient assuré aux proscrits une bonne existence, mais l’issue de la campagne des Princes, l’établissement en France du régime de la Terreur, la proscription des émigrés forcés de fuir toujours plus loin de leur pays, ne tardèrent pas à enlever la sécurité, à épuiser les ressources ; et les sacrifices et les privations se succédèrent.

En 1794, on fut s’établir à Seligenstadt, petite ville à six lieues de Francfort. Un an après, on était à bout de ressources. M. de La Boutetière résolut de passer avec son fils dans la Vendée, où Charette venait de reprendre les armes, et il alla s’embarquer à Hambourg pour l’Angleterre. Mais la malheureuse affaire de Quiberon, qui venait d’avoir lieu lorsqu’ils débarquèrent à Londres, et l’état désespéré des affaires de Charette, les empêchèrent d’aller plus loin. Burke,