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Page:La Fare - Mémoires de Madame la Comtesse de la Bouquetière de Saint-Mars, 1884.djvu/79

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tranquille, qu’elle m’assurait que mes filles seraient traitées dans la route comme elle voudrait que le fussent ses propres enfants. Elle fixa le jour du départ. Ah ! mes enfants, cette femme vraiment adorable ôta un poids énorme sur mon cœur. Je crus à tout ce qu’elle me disait et je n’eus pas tort ; la suite l’a bien prouvé. Dans le même temps de cette négociation, arriva à Seligenstadt Mlle de Goyon, qui venait de Munster à pied pour aller rejoindre son père qui était à Ratisbonne. Elle me fit demander d’accompagner mes filles. Ma confiance était entière envers Mme de Vrintz. Je lui fis répondre que je ne pouvais rien changer des dispositions prises pour le voyage. Elle me fit tant d’instances que j’écrivis à la baronne pour lui faire connaître la position de cette demoiselle, et que c’était bien plus pour lui rendre service que je lui demandais d’accorder aussi une place dans la diligence où seraient mes filles, que je paierais aussi sa place. Elle me répondit sur-le-champ que ma demande lui suffisait et que cette demoiselle aurait aussi sa place dans la diligence. Le cruel jour de notre séparation arriva. Le dégel avait occasionné une inondation du Mein. Il fallut le passer pour aller prendre la diligence à Hannau. Je conduisis mes filles jusqu’au port. Je ne pus aller plus loin ; leur