Page:La Femme grenadier.djvu/118

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devenue enceinte, qu’alors elle avait quitté l’hôtel ; que son maître lui avait fait douze cents livres de rente, reversibles sur sa fille, mais que la révolution étant venue, le père de sa fille avait émigré, que ses biens étaient séquestrés, et qu’elle se trouvait sans ressource ; que depuis un an elle vendait ses effets pour vivre ; qu’elle sentait bien que sa fin approchait ; que son plus mortel chagrin était de laisser sa fille sans ressource et sans appui dans un si bas âge. Elle me remit son contrat, et me pria de servir de protecteur à sa fille. Je le lui promis ; cette assurance a rendu ses derniers momens moins affreux. Peu de tems après elle me fit appeler, me remit sa fille, en me faisant jurer que je ne la mettrais dans aucun de ces asyles destinés aux enfans abandonnés. Je le lui jurai sur mon honneur : le lendemain elle expira.