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Page:La Femme grenadier.djvu/144

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Elle passait les jours et les nuits à pleurer ; et devant moi elle se contraignait, pour que j’ignorasse, aussi long-tems que cela se pourrait, ce malheureux événement.

La fatigue de la journée, la nuit orageuse que nous avions passée, les larmes amères que nous répandions, nous avaient affaissées ; le sommeil nous accablait. Nous nous jetâmes toutes habillées sur mon lit.

Dans la jeunesse, deux heures de repos réparent bien des fatigues. Lorsque nous nous réveillâmes, nous crûmes sortir d’un songe pénible ; il était midi. Célestine, qui était dans un petit lit près du mien, n’avait osé remuer, quoique l’heure de son déjeûner fût plus que passée ; quand elle me vit descendre du lit, elle me tendit ses petits bras, et me dit : maman, j’ai bien faim. Je me hâtai d’habiller mon petit