Page:La Femme grenadier.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ange et de la descendre. Je trouvai Dorimond et ma tante réunis, et qui paraissaient fort affligés ; ils voulurent prendre un air plus serein en me voyant ; mais je leur dis que la feinte était inutile ; que je savais tous nos malheurs, et que j’espérais avoir autant de courage qu’eux pour les supporter. Madame Daingreville me dit qu’il ne fallait pas nous faire les maux plus grands ; que l’incertitude, à la vérité, était affreuse, mais que Lavalé se disposant à aller retrouver Saint-Julien, et apprendre, à tel prix que ce fut, ce qu’il était devenu, à-coup-sûr, nous aurions sous peu des nouvelles satisfaisantes.

Je ne m’attendais à rien moins qu’à ce discours ; je tombai, sans connaissance, dans les bras de Dorothée, qui, me croyant morte, perçait l’air de ses cris. Je restai dans