en face de moi, et Dorothée à côté. Ensuite je leur dis que l’amitié avait aussi son culte, et que je les en croyais les plus fidèles observateurs.
Jurez, leur dis-je à tous trois, en présence de ces deux portraits, que vous garderez éternellement le secret que je vais vous confier ; et écoutez-moi sans m’interrompre. Ils me le promirent. Après m’être recueillie, je commençai ainsi mon discours :
Vous n’ignorez pas qu’abandonnée de celui que la nature m’avait donné pour protecteur, je me trouvai, pour ainsi dire, seule au milieu de l’univers. Le destin, qui semble quelquefois se rallentir, et me faire couler des jours moins amères, me fit rencontrer l’honnête Dorimond, dont les soins et l’amitié seront sans cesse présens à ma mémoire. Il me procura le bonheur de me réunir à