Page:La Femme grenadier.djvu/211

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leur faire entendre raison ; ma voix se perdait au milieu du bruit épouvantable qui se faisait ; je ne pris conseil que de moi : je forçai la sentinelle qui était à la porte du quartier, et je me rendis chez le général, dans l’espoir de l’appaiser. Projet fou ! espoir mal fondé ! Il ne voulut pas m’écouter, et ordonna qu’on me conduisît au cachot. J’y fus à l’instant renfermée ; le bruit s’en répandit sur-le-champ. Le petit grenadier est au cachot, fut répété de proche en proche, et parvint en moins de rien au quartier.

Lavalé écumait de colère ; il engagea tous nos camarades à rompre les arrêts et à venir me délivrer. L’éclair est moins rapide que ne le fut leur décision : ils s’arment tous, traversent le camp comme des fous, arrivent à la porte de mon cachot, se la font ouvrir, et me rendent à la liberté.