qu’elle en fera. Nous hâtâmes notre marche. Je vis, en approchant de notre chaumière, une jeune femme qui, sitôt qu’elle nous aperçut, vola dans mes bras, et y resta presque sans mouvement. J’étais si étourdie de cette apparition, que je n’avais pas reconnu celle qui me serrait si étroitement.
Le cœur de mon frère l’avait instruit ; mais il n’osait retirer sa bien-aimée de dessus mon sein, où elle était restée sans pouvoir parler. Il craignait de l’interroger ; sa présence, sans que nous en fussions prévenus, cachait peut-être quelques grands malheurs : il n’eut la force que de prononcer son nom. Elle le regarda, et lui tendit la main. Ma surprise fit place à la joie la plus vive : je rendis à Dorothée ses carresses. Pendant une heure nous ne pûmes, ni les uns ni les autres,