Page:La Femme grenadier.djvu/40

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et son rang à soutenir ; mais pour ma fille, les mêmes inconvéniens n’existent pas, et si, comme je l’espère, nous rentrons dans tous nos droits, il me sera facile d’obtenir une place pour elle dans un chapitre quand ils seront rétablis. Mon frère et moi, écoutions madame Bontems avec une attention mêlée de regret pour la folie de mon père qui, de sang-froid, sacrifiait ses deux enfans en faisant expatrier l’un et en abandonnant l’autre.

Quand j’aurais la possibilité de quitter mon pays, reprit mon frère, avec la certitude d’y rentrer victorieux, je me croirais un monstre d’aller me joindre aux ennemis de ma patrie ; je respecte les préjugés de mon père, mais jamais je ne partagerai ses erreurs ; je suis jeune, je puis embrasser le métier des armes ; toi, ma chère Hortense,